Editorial, automne 21: tout pour le peuple

      Il y a une semaine, l'élection législative norvégienne a été marquée par une forte poussée des centristes populistes (SP) ainsi que de la gauche. Le parti travailliste aura d'énormes difficultés à former un gouvernement avec les populistes du centre, car ce sera ce qu'on appelle en bon français "un mariage de la carpe et du lapin". Il faut noter que suite à la montée dans les sondages, de SP, les slogans électoraux ont mis en avant le peuple: «En enklere hverdag for folk flest» (Fremskrittspartiet); «Nær folk i hele Norge» (Senterpartiet); «For de mange, ikke for de få» (SV); «Sammen for et varmere samfunn» (KrF), etc. La Norvège Respatex, les dominés, les marginaux, étaient donc à l'honneur, et tous les partis insistaient sur leur écart avec les élites (académiques et politiques, ie. ceux que Bourdieu appelle 'la noblesse d'État'), ceux que les Russes appellent la "nomenklatura" , et les Américains "l'establishment ".
      Rappelons que le Norvège, ayant trop peu de ronds-points, n'a pas de gilets jaunes, contrairement à la France, pays comptant autant de giratoires que tout le reste de la CE. Cette année, on approche en France de 1 rond-point pour 1000 habitants, on continue à en construire de nouveaux, on les fleurit et décore richement, ce qui a donné lieu, il y a un an dans Le Monde, à un article intitulé "Les ronds-points, une passion française" (si j'ai bonne mémoire). En Norvège, SP se substitue aux gilets jaunes et aux ronds-points, et a mis le peuple à l'honneur (mais pas les loups, qui ont intérêt à se réfugier rapidement en Suède). A chaque pays son dû…
      L'autre fait marquant de cette élection est la défaite des verts (MDG), alors que de l'avis de la plupart des experts, le changement climatique en était devenu en fin de campagne le thème central. C'est pourquoi tous les partis s'étaient déclarés écologistes à quelques jours des élections et que même Høyre avait même brusquement supprimé les avantages fiscaux accordés aux pétroliers. Dans ce contexte porteur, pourquoi le score décevant de MDG ? Je pense que les électeurs ont été effrayés par le discours intransigeant des verts qui répétaient que tous ceux qui ne pensent pas exactement comme eux sont des cons. Pas la moindre trace d'empathie, pas de demi-mesure, rien pour ceux dont la vie deviendrait difficile, tout ou rien et tout de suite !
      Cette violence et ce mépris pour les autres ont fait fuir non seulement les électeurs, mais aussi les autres partis politiques : pas question de gouverner avec les verts, ils sont trop dogmatques. Comme on pouvait s'y attendre, pas d'auto-critique, ensuite, après la défaite. Ce fait est intéressant quand on pense aux débats parmi les écologistes français entre les 'pragmatiques' (appelés 'réalistes' en Allemagne) et les 'radicaux' (appelés 'fondamentalistes' en Allemagne). Les verts norvégiens n'étaient pas prêts à gouverner. J'ai bien peur que les écolos français ne le soient pas, eux non plus. Et on peut observer qu'en France, la gauche, les écolos, ainsi que la droite conservatrice, tous préparent très activement leur défaite aux prochaines élections (ainsi qu'un fort taux d'abstention). Misère !
      Ici, taux d'abstention faible: 77,2% ont voté la semaine dernière, ou par anticipation. Rappelons que le vote anticipé n'existe pas en France, et que l'opposition s'en méfie: cela favoriserait les électeurs aisés (ceux qui partent en week-end et qui votent plutôt Macron). Théorie du complot ? Lutte contre l'abstention ? Ici, on ne vote jamais le dimanche, jour exclusif du Seigneur, ou des queues au retour du chalet.

Editorial, printemps 21: soldes de printemps
      Les Français de Norvège peuvent constater en relevant leur boite au lettres électronique que les élections approchent et que les soldes de printemps battent leur plein. Certains soldent aux électeurs des offres mirobolantes. Pour un prix dérisoire (un seul bulletin de vote), on leur offre des promesses, des formules, et des mots terriblement percutants. Exemples:
1.     Janvier. J'ai reçu, il y a peu, une pub électorale de J-L. Mélanchon. Après avoir remercié de leur soutien 'les compatriotes de l'étranger', il expose très brièvement son programme électoral sous le titre « Redonnons le goût du futur à notre peuple » (sic). Je sursaute: "notre peuple" ? Qui se cache derrière ce 'nous de majesté', qui parle de "notre peuple" ? Qui possède ce peuple (souverain ?) ? Un Louis XVI insoumis ? Diable, va-t-on revenir, en mai, à l'ancien régime ? Vite, lire la suite ! « L'important, c'est le programme… Je résume sa philosophie générale : l'harmonie des êtres humains entre eux et avec la nature.» (sic) Biblique ! J'en tombe à la renverse. Il aurait pu écrire en encore plus bref: "Résumé du programme : le paradis sur terre". Pourquoi pas ? Il a probablement eu un de ses très rares moments de timidité. Que peut-on promettre de plus pour que ce programme remporte l'adhésion de tous ? Rien. C'est tout bonnement super-génial.
2.      Février. Reçu aujourd'hui la pub de LREM (macronistes), qui commence étrangement par « Faites le choix du progressisme et de l'engagement ». Ils s'adressent donc aux catholiques de droite ! 'Progressisme' est un terme inventé et largement utilisé par les catho traditionalistes, qui se déclarent opposés à la "pensée unique du progrès". Je sais, le mot a été repris récemment, à plusieurs sauces: les progressistes racialistes, les néo-progressistes (néo-identitaires), et une extrême-droite qui préfère parfois remplacer "populisme" par "progressisme" car ça fait plus positif. A part cela, En Marche reprend l'antienne de Macron, le candidat qui se déclarait "issu de la société civile": « Nos marcheuses et nos marcheurs sont, pour la plupart, des primo-engagés en politique ». En d'autres termes, on nous propose des recrues fraiches pour remplacer les gens ayant déjà servi. C'est pourquoi on nous « invite à participer massivement à ce scrutin et à soutenir les candidats qui portent les valeurs du progressisme ». Mystérieuses valeurs de ce concept que Macron souhaite peut-être dévoyer pour mieux occulter toute question sur son bilan !
     J'ai reçu aussi ce même jour la pub de leur allié, le MoDem, "message d'espérance et invitation à l'engagement". Après avoir formulé une série de souhaits (ni programme, ni promesse: "nous souhaitons"), le MoDem nous « invite à un dialogue citoyen, en toute simplicité, en toute sincérité. » Les démocrates-chrétiens n'essaient pas de nous faire croire que le Père Noël va enfin arriver, ce que j'aime assez. J'espère que ça va durer.
3.       Mars. D'autres pubs électorales arrivent. Elles disent plus ou moins toutes vouloir défendre les mêmes choses, et elles sont envoyées dans tous les pays de la planète. Par exemple, toutes les listes veulent défendre les école et les lycées français, même la liste représentant les partis politiques qui les font fermer les unes après les autres actuellement. On nous prend tellement pour des cons que c'en est affligeant. Mais c'est vrai: ils ne les ferment pas, ils les privatisent pour s'en débarrasser… Ecoles réservées aux famille aisées ! Sur une pub, la transition écologique est devenue "bifurcation écologique". Aussi, j'attends "échangeur écologique" ou 'rond-point écologique' sur les pubs suivantes.
    Fin mars: c'est officiel, il y aura 4 listes en présence, 3 listes représentant la droite, et une représentant le reste de l'échiquier politique (la gauche + les verts + le centre gauche). C'est la liste "Ensemble, Français, écologistes et solidaires" de Thomas Basseto, liste soutenue par Français du Monde/Association démocratique des Français de l'étranger.
Les 3 listes de droite se disent "apolitiques", comme d'hab. Ce sont:
- l'Alliance Solidaire des Français de Norvège et d'Islande, de Laure Tavernier, liste représentant la droite extrême (soutenue par l'USFE).
- l'Union des Français en Norvège et Islande, de Gérard Pignatel, liste représentant la droite conservatrice/ LR (soutenue par l'UFE),
- En marche-Modem, liste représentant la droite qui se dit 'libérale', de Mathilde Quilleré.
4.     Avril.  Pub d''En marche': le 'progressisme' de février a disparu ! On nous explique que les "Conseillers des Français de l'étranger créent du lien là où des océans et des montagnes nous séparent " (sic). Le coronavirus aussi a créé des liens là où… 
      Autre pub. J'y apprends
qu'existe depuis août 2020, à Paris un "secrétaire d'Etat chargé du tourisme des Français de l'étranger et de la francophonie" ! Je ne savais pas qu'un secrétaire d'Etat veille désormais sur moi quand je voyage en francophonie. C'est formidable, on n'arrête pas le progrès !
      Pour aller sur la page de la seule liste gauche + verts, la liste que nous soutenons, https://ensemble-norvege-islande.fr/  
5.       Mai. Les 3 candidats de la liste soutenue par l'ADFEN ont été élus le 30 mai. Vos conseillers sont maintenant Thomas Bassetto (Oslo), Marion Herrera (Reykjavik), et Stéphane Mukkaden (Sarpsborg) jusqu'en 2026. Je suis soulagé car ce choix prouve que les Français d'Islande et Norvège ont qqch entre les oreilles !
        Mais seulement 22% de votants (1069 votants sur 4900 inscrits)! Aux régionales en France, en juin, abstention record là aussi: un tiers des Français est allé voter ! Beaucoup ne se sont pas sentis concernés: "Qu'est-ce que ça va changer dans ma vie ?". Comme si la démocratie était acquise pour toujours… Misère !

Editorial, août 20: remaniements

        2020, année dramatique. Le plus dramatique, de loin, reste la crise économique et sanitaire due au Covid-19, crise qui perdure.
        Beaucoup moins dramatiques ont été les remaniements ministériels en France et en Norvège. Ici, en fin janvier, le départ de l'extrême-droite (FrP) a mis fin à la valse des ministres de la justice (6 en 6 ans), mais le gouvernement Solberg reste solidement ancré bien à droite. Les municipales de septembre 19 avaient montré une légère poussée de la gauche et des écologistes, ainsi que de la Norvège périphérique. Pour bien montrer qu'elle avait entendu le message, Erna Solberg a créé un curieux ministère fourre-tout, avec une responsable 'de la politique régionale et des relations avec les collectivités territoriales, de la transition électronique, de la protection de la vie privée, et de la politique à l'égard des minorités nationales, auprès du ministère des communes et de la modernisation ("Distrikts- og digitaliseringsministeren har ansvaret for styret av regional- og distriktspolitikk, IT-politikk, elektronisk kommunikasjon, personvern og politikken overfor samer og nasjonale minoriteter i Kommunal- og moderniseringsdepartementet"). On peut avancer sans se tromper que ce remaniement de janvier a surtout été cosmétique, et a reflété une volonté de ne rien changer malgré le départ de l'extrême droite. Erna répète sans arrêt qu'elle est globalement satisfaite de son action, et que les Norvègiens devraient l'être aussi.
        En France aussi, remaniement ministériel, en juillet. Cosmétique, là encore, malgré le résultat des municipales. L'ancien 1er ministre, énarque de droite, est remplacé par un nouveau 1er ministre, énarque de droite. Macron a déclaré dans son discours à la nation: "On ne change pas de cap, on change de méthode". Le cap ne change pas vraiment, en effet, avec ce gouvernement de centre-droit un peu moins juppéiste et un peu plus sarkosyste, selon les journalistes (mais 'giscardo-sarkosyste' selon de nombreux députés LRM). Jean Castex a une mission d'éducateur: il doit "discuter sans relâche avec les partenaires sociaux" pour leur faire accepter plan de relance et réformes diverses. Macron était jugé comme trop arrogant quand il répétait que ce qu'il proposait était nécessaire et qu'il y avait seulement un problème de pédagogie. Le message était reçu par les Français comme quoi ils étaient jugés un peu trop cons de ne pas comprendre pleinement les bienfaits du macronisme. Castex se montrera plus patient, et il est perçu comme moins hautain grâce à son authentique accent du sud-ouest. Cet accent est certainement son principal atout: il lui permettra de ralier une grosse frange populiste, car avec un tel accent, on ne peut pas faire partie de l'élite parisienne.
        Le nombre record de ses membre constitue l'une des autres nouveautés du nouveau gouvernement: 43 ministres et secrétaires d'Etat (21 hommes et 22 femmes) ! Auprès de la ministre de la transition écologique, il y a maintenant une secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité, et une ministre chargée du logement. "Avec ces 3 femmes, les écolo-bobos ont leur compte" a-t-on dit à Paris (qui a réautorisé l'emploi de pesticides !).
        Une dernière nouveauté est le ministre de la justice, Eric Dupond­Moretti qui a écrit et n'a cessé de claironner: «Nous vivons une époque avec laquelle j'ai un peu de mal. Nous sommes dans un temps de médiocrité absolue, hyper-moraliste et hygiéniste». Il cogne toujours fort sur les juges, dénonce leur soumission à l'air du temps, et veut supprimer l'Ecole nationale de la magistrature. «On dit que je terrorise les juges. C'est faux, je terrorise les cons», revendique-t-il. Avec ce ministre au milieu de tous les cons et les médiocres, les Français vont enfin découvrir ce qu'est l'arrogance. Il était temps !

    Notes: Il n'existe pas d'hôtel de Beauvau à Oslo, et donc pas de ministère de l'intérieur en Norvège. Comment font-ils pour survivre ? C'est le ministre des communes et de la modernisation qui assure le gros des fonctions de ministre de l'intérieur. Comment fait Erna pour survivre avec aussi peu de ministres (19 contre 30 pour Castex) ? Mystère. Mais elle survit assez bien… Pas d'ENA en Norvège ! Est-ce donc le foutoir, ici ? Comment font-ils pour sélectionner leurs élites ? Accent du terroir et politique: enfin un même combat dans nos 2 pays après ce remaniement !


Editorial, oct. 19: début de campagne

        Début octobre 2019, je reçois dans ma boite un courriel de l'ASFE, organisme que je ne connaissais pas. L'ASFE est l'Alliance Solidaire des Français de l'Etranger, et explique dans son courriel qu'elle a un sénateur (en réalité, une femme). Ça y est, on commence à préparer les élections de 2020 ! Super ! Je rappelle au passage que 2020 est l'année des élections locales : municipales en France, en mars, et des conseillers consulaires à l'étranger, en mai. Une fois élus, ces 'grands électeurs' (maires et conseillers consulaires) éliront les sénateurs – dont les 12 sénateurs représentant les Français de l'étranger.
       Comme je suis un type curieux et que je n'avais jamais entendu parler de cette 'alliance', je vais voir de quoi il s'agit. Bien sûr, en lisant sur leur courriel que Mme « Evelyne Renaud-Garabedian est Sénateur », j'ai compris que cette 'alliance' représente des conservateurs, pour qui une sénatrice ne peut qu'être la femme d'un sénateur et qui trouvent insupportable la féminisation des noms de métiers et des titres. Où va notre belle langue française ? Mais je ne sais pas encore si ces conservateurs-là représentent la droite ou l'extrême-droite, ni de qui ils sont solidaires (conservateurs, traditionalistes, salafistes ?). Je suis curieux.
       L'ASFE se présente ainsi sur son site : « L'Alliance Solidaire des Français de l'Etranger (ASFE) est un mouvement politique indépendant dédié aux Français de l'étranger. Ces Français ont des besoins et des aspirations légitimes et variés : l'école de leurs enfants, leurs retraites, la santé et la sécurité de leur famille… Nous pensons que nos intérêts ne sont pas suffisamment défendus en France, où pourtant les décisions prises continuent de nous affecter. Nous pensons que cela tient au fait que les Français de l'étranger ne sont pas suffisamment entendus ni compris, car non défendus dans une optique indépendante des partis politiques nationaux. Ces derniers ne voient souvent les Français de l'étranger que comme des réserves de voix, à mobiliser à la veille des élections. »
       En lisant cette prose, le comprends : L'ASFE veut se mobiliser pour 'la France des oubliés'… Marine Le Pen s'est forgée politiquement sur cette « France des oubliés », dont elle s'érige en porte­voix avec un certain succès. Politiquement, ces oubliés sont des Français qui se reconnaissent peu dans les catégories classiques. Ils se définissent moins 'de gauche', 'de droite', 'du centre', 'progressistes' ou 'conservateurs' que la moyenne des Français. Ils s'intéressent peu à la politique, et ils ont une forte défiance envers les responsables et les partis politiques. D'où l'intense besoin de ce « mouvement politique indépendant des partis politiques », que représente l'ASFE, parmi les Français de l'étranger.
        Comme il me semble que le Rassemblement National n'a pas de sénateurs, je vais le vérifier sur le site du sénat (senat.fr). Je ne me trompais pas : il n'y a pas de groupe politique RN, et le plus gros groupe est le groupe LR : 144 sénateurs avec les membres apparentés et rattachés. Je m'aperçois que sur le site du sénat, pour consulter la page 'liste des Sénatrices', il faut cliquer sur le lien 'liste des femmes Sénateurs' ! Mais le site du sénat n'indique pas si on doit dire et écrire 'une' ou 'un' femme Sénateur…Où va notre belle langue française ? Je poursuis un peu sur cette page, et fais un petit sondage. Quand elles sont inscrites sur un groupe à droite, les femmes s'y présentent comme 'Sénateurs' : elles sont donc androgynes (mi-hommes, mi-femmes) ou selon l'affreux néologisme, 'non-genrées'. Mais inscrites sur un groupe à gauche, elles s'y présentent comme 'Sénatrices'. Cela confirme bien mon intuition de départ. Et moi qui croyais qu'on était en 2019 ! Je dois rêver… Au fait, le Sénateur Evelyne R-G est rattaché(e) au groupe Les Républicains ; rattachement administratif, il(elle) n'est donc pas encarté(e) LR.
        Début de campagne électorale, donc, pour 'nos élus de proximité'. L'UFE (Union des Français de l'étranger) va elle aussi bientôt partir en campagne, et affirmer une fois de plus qu'elle est une union apolitique, et qu'elle ne soutient aucun parti politique même si sur les 6 sénateurs qu'elle a fait élire, 5 sont LR et 1 est UDI. Rappelons qu'il y aura aussi en 2020 des élections municipales en France. D'après Le Monde et d'autres journaux, pour les municipales de 2020, les maires de droite redoutent les étiquettes. Après les faibles scores de LR aux européennes, nombre d'élus sortants ne revendiquent plus l'affiliation à leur parti et misent sur la carte locale : LR n'est pas une étiquette très porteuse, et beaucoup se présenteront sans étiquette, car, comme ils le disent : « Jusqu'à présent l'étiquette était un élément d'identification important vis-à­vis des électeurs. Aujourd'hui, les repères ont changé ». En d'autres termes, il vaut mieux brouiller les pistes et utiliser des paravents pour embrouiller les électeurs : pour être élus, avançons cachés !
        Dans cette campagne électorale de 2020, certaines listes de conseillers consulaires (ou municipaux) se présenteront donc comme sans étiquette, liste d'union, liste indépendante, liste conviviale, liste d'entraide, liste de défense des intérêts (plus ou moins légitimes), c.à.d. des listes faussement œcuméniques. Faussement, car il n'y a pas de groupe œcuménique au Sénat, comme chacun le sait. Cette campagne risque donc d'être une affligeante partie de cache-cache. Et on se plaindra ensuite une fois de plus du manque de participation de tous ceux qui n'ont ni envie ni le temps de jouer à cache-cache, à l'étranger, on regrettera le nombre élevé des abstentions de tous ceux qui n'ont pas envie de faire élire un(e) androgyne. A suivre…
                Pierre

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